La rubrique Des nouvelles de Ma mère était hipster retrace, chaque mercredi, nos articles coups de coeur de ce site culturel montréalais qu’on aime d’amour.
Vous retrouvez l’article original ici, sur mamereetaithipster.com
HONGRIE-HOLLYWOOD-EXPRESS [ÉRIC PLAMONDON]
Éditions Le Quartanier, 2011
J’avais Hongrie-Hollywood-Express en main depuis un petit moment et c’est en voyage que je me suis décidée à le lire. J’ai rapidement constaté qu’il s’agissait du parfait compagnon dans mes pérégrinations San franciscaines.
En effet, le livre est construit en petites notes qui, de page en page, nous proposent une forme de recension des différents événements marquants de la vie de John Weissmueller, l’acteur qui incarnait Tarzan au grand écran. Bon accompagnateur, d’abord par le format de ces textes jamais plus longs qu’une page et demie et qui correspondent bien à cet état d’esprit du voyage: on saute d’une idée à l’autre, on survole et butine afin de capter le plus d’informations sur l’endroit. Dans ce cas-ci, c’est l’existence de cette vedette hollywoodienne, mais aussi un survol d’évènements marquants aux États-Unis. Se mélange aussi à cela les notes de Gabriel Rivages, le personnage principal, qui est en fait le narrateur qui collige toutes ces informations sur Weissmuller.
La mise en page propose un mélange éclectique entre poésie, citations, statistiques et notes biographiques. On avance sur la ligne du temps pour raconter l’histoire de l’acteur, on revient aussi en arrière. Le bouquin n’est donc pas linéaire, comme en témoignent déjà les nombreux sauts entre les différents genres littéraires. Et ce n’est pas vraiment un roman non plus, de là ce classement dans “fiction & poésie” chez l’éditeur. J’ai pensé à un almanach, sorte de calendrier romancé de la vie de ce Weissmuller, de son ascension fulgurante comme vedette jusqu’à sa fin de vie plutôt triste, étant devenue une star déchue… Le ton est presque scientifique, les éléments de sa vie nous sont présentés tels quels comme des faits divers, ce qui nous laisse une impression de détachement face à ce personnage, bien que la passion pour la vie de ce dernier soit pourtant la prémisse du livre. Vraiment singulier, mais fort intéressant. Il y a beaucoup d’humour, un humour pince-sans-rire que j’aime particulièrement.
C’est une bien drôle de bête que ce bouquin qu’on aime beaucoup beaucoup parce que réellement absurde et original. Qui décrit une américanité aussi fascinante que troublante. Le meilleur et le pire. Et c’est exactement ce que j’expérimentais en voyage. Intéressant, j’ai aussi commencé à lire Mayonnaise pendant mon séjour à San Francisco… ville où Richard Brautigan (le sujet principal de cet autre bouquin) a contribué au mouvement littéraire de la Beat Generation. J’en reparlerai bientôt.
À lire!
Myriam