
Effacée
Tes carnets de voyage
page par page
Effacer la beauté, puis la douleur
Le poème et la lampe
brûlent tes yeux
ton visage diaphane
Tu n’entends plus
le bruit de tes pas
sur le pavé glissant de janvier
Oublié, ton manteau dans l’alcôve
et pendu au bas de l’escalier
tu ne sens plus tes os
Épuisées, désincarnées
tes idées te laissent
vivre la vie des autres
Dormir, la journée douce
et la nuit anonyme
tu as fui sans laisser d’adresse
Reste, la chaleur encore présente
de l’autre qui s’est levé
trop tôt de ton lit
Il faut l’accepter :
Tu n’existes plus.