Trois poèmes de Charles Singher
On peut le lire dans le numéro 21 de la revue française Dissonances, sur Salon Double, sur Le Crachoir de Flaubert et dans la revue Le Pied.
http://revuedissonances.over-blog.com/
http://salondouble.contemporain.info/lecture/un-journal-tr-s-utile
http://www.lecrachoirdeflaubert.ulaval.ca/2011/06/es-arts/
https://www.facebook.com/revuelepied
I
Lance-les tes grenades
en souvenir des patriotes des autres
sur les silhouettes immobiles
dans les maisons éclairées en plein jour
Tente de t’arracher
à la compagnie des complaintes de cartes postales
des leveurs de métal
des contorsions musculaires
des teintes de bronze
Bois pour ceux qui ne savent pas mourir
sans plus
et qui se masturbent en rêvant de se masturber
Encercle la langue
de la tangibilité que les gens veulent donner à l’intangible
Et le bonheur entrera enfin par tes veines ouvertes
Il encensera le sol de tes rêves de guerres
III
Tout un arsenal de piscines hors-terre
s’échafaude
une rumeur de vie
pour noyer une rumeur d’absence
de crispation d’aisance placardée entre les dents blanchies au chlore
Les muscles bandés de porter la fonte des jours langueurs
pour s’exploser le chandail slogan gagnant
sans trop autre chose que l’oubli pilote automatique
Et les rire engrenage dernier recours
contre l’ordinaire des choses
à s’entêter de ne pas fumer en cachette
tout le propane du barbecue
ou de se suicider après le brunch du dimanche
© 2012 Charles Singher