LEÇON
Ils ont mangé ton visage pour ouvrir le chemin
brûler la charte gardée au fond du chien commun
avec chiffres et avis légaux à bout portant ils font feu
réchauffent leurs grognements comme une drogue berçeuse
dans la boîte noire l’histoire se pend pour dire
le centième tour de piste le cirque du capital et des vaches
la peste des autres qui pissent le diamant et le gras
dans les salles de classe pour le retour des rhésus
dans les souterrains pour manger ton clan mort
ils ont la tribune aux virus venteux toi un carré de sang
arraché aux enseignements anciens pour marcher
fendre le rictus calleux de la faute et de l’ordre
eux leur peau de bureau de brique toi ta feutrine de cran
le printemps est une question qui fait rougir l’histoire
maintenant tu rapailles tes pieds tes tristesses tes pirates
pour écrire pas à pas des paragraphes de gaz et d’os
des complaintes froides dans les livres d’école
le bâton noir épinglé au flanc
Benoit Jutras, avril 2012
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POÈME SALE 