Poésie – Étienne Bolduc



*Publié précédemment sur le blog « Trahir ».

Les oisifs foulent le Sol


L’ire ondule et fait notre printemps érable.

Les volées de ta bernache pointent au-delà en V.

Levée pour la victoire, le V des courts, levier pour relever.

Carrérouges à épaulettes, engoulevents au vent,

Jaseurs, bruyants bruants, crécelles du renouveau.

Les oies, haut dans les airs, criaillent.

Les oiseaux dans le désert du ciel crient aïe, aïe !

Je vois leur voie, j’ois leur voix.

C’est un essaim d’oiseaux qui se dessine à dessein.

Il roucoule, et nous passons…  malheureusement à autre chose.


Au sol, jonchent charognards et lignes de corbeaux, champs sinistres.

Tyrans tritri, sizerins, moqueurs,

Appuyés par la plume des martinets, des étourneaux étourdis,

Petits roitelets, durbecs des sapins,

Méchants moineaux, tarés des pins.


Les brigades de pics maculés se prétendent poliss,

Pourtant, ces merlins d’Amérique écrasent, mettent en déroute,

Ce qu’ils disent être des pommes de routes,

Pour en faire des pommes de discordes, et les laisser pourrir.

Champs matraqués. Chants mal traqués.

Battements d’elles. De la compote au compost.


Allez, ouste ! Tu ne te pauseras pas là !

Va chercher des bouleaux dans le nord,

Monte comme la sève, rue-toi vers l’or,

Mais tu prends la rue et son pavé de la bonne intention.


Mélèzes devant ces ormes qui frênent,

Devant ces hêtres poseurs de chênes.

Mesquineries visant à noyer cette rage orageuse.

Mais tu ne cèdreras pas.

Car tes geais sont de pierre, de gens, de jacques.


On croit que tu peuplier.

Mais on se trompe parce que tu es un roseau pensant.

Et ceux qui pensent, ceux qui pansent la prose en sang,

Savent bien que le chant du cygne, on ne l’entend…

 

Étienne Bolduc

alias « soul » pleureur,

un admirateur de Sol au Cégep de Drummondville

30 avril 2012

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