INTERVERSENS
ton cri résonnait entre les peupliers graisseux
je lissais tes feuilles aseptisées avec mon peigne des occasions suicidées
c’était aussi bon qu’en octobre 70
et je trouais tes lèvres de mes ongles scaphandres
tes yeux s’écoulaient
les vitres au loin
- dans la pénombre circonscrite de l’aboiement télévisuel
- l’escalier qui palpitait au fond de la baignoire visqueuse
c’était toi transfiguration nanouk
miroir glauque aux reflets absents
tu te déchirais sans lumière
***
tous les jours se ressemblent quand tu lèches mon spleen
cette histoire t’emboîtera le pas et te déboîtera l’épaule
pantelante, tu venteras entre les branches éventrées du désir
ton odorat s’égorge :
- tu plonges au fond
- tes mains glissent
- ma langue
il n’y aura pas d’issue à cette relation ouragan-cendrier
je t’éclaterai dans un zest de givre et tu m’imploseras sans pardon
ce sera aussi beau qu’une autoroute à la dérive
***
pris de dégoût
tu déboutonnes tes charmes-vertiges
exsangue & belle comme un entonnoir de plywood :
- tes cris transpercent l’essence des variantes de moi
- circonflexe & obtus comme un kamikaze livide
- accente-toi! vibre un peu!
ton agonie n’a d’égal que ton sourire crispé
mon marteau te refait le portrait
dans l’hémoglobine
tu étincelles
***
introverti
je m’introduis en toi
j’en ressors poisseux comme la photosynthèse de ton sol
sous une roche terreuse
essence naturelle de cœur bouilli aux abois des ruelles sans détour :
- n’oublie pas ma pince mandarin, ma pince biconique à deux cornes
- l’avenir appartient à ceux qui mordent dans l’acier dénudé
- chut… ils t’entendent…
ta tête tourne 720 degrés se dévisse et tombe dans ma main
le sang est chaud et réconfortant
il est temps de passer aux choses sérieuses
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