Suffisance
je passe le parc ses arbres
arrangés de géométrie rangée la carte
à des lieux du territoire
je te dis que mon habitat
n’est que l’habitude des jours
que je m’enfarge dans le débit que
j’atterris en paysage filigrane
je te parle alors du souhait
de chercher mon poids dans la pierre
ma portée dans un arbre dont je connaîtrais le nom
mon nom
dans les versions navigables d’ici le large
le grand air
tu ne trouves qu’à cracher
sur tes alentours dont je fais partie pourtant
tu n’es pas le seul à remarquer que le sens
manque à l’appel que les vies
se retardent et s’attendent
en rattrapage tout le long les vies tardives
si elles arrivent tu les vois
comme un barbot d’écran piqué
de soubresauts minables, pas la peine!
pas la peine de l’ébauche!
de toute manière la formule va pourrir
en sourdine l’étiolement des mèches
sache que pour moi
ton crachat sur la carence de notre entourage
ton crachat seulement sur le synthétique qui en satisfait trop
ton crachat sapeur s’appelle suffisance
par ton fixe déçu devenu glaise
tu es de même racine que ceux que tu minores :
du sur-place en salive
la leur par l’appât la tienne par dépit
vois ta patauge! sors
et viens rejoindre ceux qui errent autant, mais qui se déplacent
(paraît qu’ils trouvent peu de trésors déjà existants, paraît qu’ils en laissent plus en chemin qu’ils n’en trouvent)
tu pourras toujours les montrer, tes dents
de sourire ou d’attaque, je le souhaite
et te demande simple et dûment
d’en laisser quelques-unes pour ceux qui en n’ont pas
crois-moi qu’ici, les dents repoussent
Récemment, il a fait paraitre « Fondations » dans le numéro 135 (août 2012) de la revue Les Écrits