Grosses roches
Je suis une carrière désaffectée
un tas de grosses roches qui n’ont pas d’utilité
Les jeunes viennent se péter la gueule dans les trous où je m’enfonce
ils foncent mais c’est facile de choisir ce qui déboule
Du coin du regard tu me regardes
mais je suis encore trop brute
j’ai trop bu
de vin de vie de voix
Du coin du regard tu me regardes
mais je ne suis pas polie
j’ai les coudes sur la table
mon assiette refroidit
Tu as bien compris, au début, quand j’ai dit que j’étais un tas de grosses roches
J’ai des traces de drill sur moi, mais je reste des grosses roches
C’est pas sexy, une carrière désaffectée
C’est plutôt l’fun pour aller faire du quatre-roues saoul
l’été
ou du ski-doo saoul
l’hiver
Ça dépend juste des épaisseurs de linge qu’on se met sur la peau
Moi je me couvre pas mal
c’est plus dur de croquer au travers
T’aimes-tu ça quand je te déboule dessus?
je suis pesante de tout mon long
j’essaye, j’essaye de peser plus
comme quand on écrase un mégot
ou son ego
Je me suis toute grafigné les ongles à essayer de me rendre à mon coeur
voir de quoi il avait l’air
Je fais rimer avec rockeur et ça devient une mauvaise chanson
tenons ça mort
Maude Létourneau-Baril déménage beaucoup trop souvent et ne garde jamais un emploi plus que quelques mois. Il lui vient sporadiquement l’idée de devenir poète. Ou ermite. Dépendamment des saisons.