Insomnie
Le calme-trouble de la nuit
Mes pensées serpentent dans ma tête.
Je cherche mais je ne sais quoi.
Une idée apaisante naît parfois
Mais elle se bute à une autre qui la bouscule.
Comment profiter de cette période de répit que la vie me propose ?
Comment la saluer, la recevoir tout simplement ?
Être d’accord avec ce calme-trouble. De jour comme de nuit
Accueillir le long terme.
Développer la patience du moment présent.
Le rythme naturel de la vie est lent.
Me le rappeler.
Je ne vais pas mourir demain.
Quelle est l’urgence ? Faire quelque chose à tout prix.
Mais mal le faire. Ou colmater un vide ?
Remplir une coupe de cristal d’un sale liquide ?
Creuser dans la terre pour trouver des artefacts des ancêtres.
Construire une tour qui surplombe une ville. Pièces après pièces.
Trouver le médicament pour soigner un mal.
Apprendre à écrire à 6 ans.
Apprendre à parler à 2 ans.
Créer.
Tout cela demande du temps. Des milliers de pas de trotteuse.
Un temps qui s’étire pour permettre à la pensée de construire quelque chose d’invisible. Un long souffle qui donne l’élan, qui propulse l’intangible vers le visible.
Histoire de laisser sa trace.
Insomnie. Quand tu m’habites, que faire de toi ?
Dire oui à ces délires de l’esprit.
S’amuser avec les spirales qu’ils tracent dans la tête.
Dessiner une drôle de toile quelque part entre mes deux oreilles.
La vie m’invite à diminuer la cadence.
Et un cerveau. Ça se ralentit comment ?
Une créativité dormante. Si elle bout et explose brusquement, telle une sauce, c’est un couvercle qui est propulsé. Des gouttes, des jets, des coulées qui souilleront tout, ne laisseront que des banales taches sur les murs.
Faire fusion avec le temps.
Accueillir les propositions de la vie.
Les abreuver.
Respirer.
Et.
Dormir.