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Les bien en groupe
Pas tant que tristesse
Il nous faille
Et à tout prix
Exiger par ailleurs
Pour cela
Forte somme !
Mais que la voie du vrai
Implique que
L’oiseau rapporte encore
Du loin
Un redevenir seul
–
On voit Marseille en feu s’ouvrir
Fête à la coriandre
Et l’on trinque
À la santé d’avoir reçu
Pétales d’amour semblables
À des bouts de tulipes impures
Bien mal
Et mille fois
Léchées
Déjà
–
Cou de bec à tout ça bien sûr !
Oiseau l’a vu qu’on n’avait rien à faire
De ces lumières
Que la mine où l’on œuvre
Est pliée dans la côte amère
Et basse
Où gratter
L’on se doit
Le smoking en lambeaux des jours
Qu’aux yeux des passants
Pète et pue
La gangrène affamée
Et tue !
–
Oui mais une Daurade
Après Malmousque
Est allée s’endormir sous le fenouil
–
Oui mais humer on peut
La pêche de sardines
Sur le grill
alléchantes
–
Casser la gueule au vrai
Et moquer la révolte
Et l’on aurait
Ronde de cancanants
Autour
De suite
L’œil rafraîchi et le profil
Un peu moins il est vrai
De chien crevé
Si l’on louait sans rechigner
Comme d’autres
Comme les bien en groupe
Le poème enthousiaste
Aéré
Et si frais
Que va
Vaporisant
Ce poète en chemise à la terrasse
Hilare et beau
Qui lui sait s’envoyer
Grands pastagas sur Martini !
Faire feu de tapenade encanaillée !
Très grands éloges !
Et d’odes à l’ail !
–
Un rien de trop
Il fait
Seulement
C’est l’oiseau qui l’a vu
Pour ne pas laisser remonter
Sous les fleurs
Et la crème
L’odeur de boue
De son âme empesée
A force
Après le dernier verre
Et sa putain des cieux
Sous le bras
Lourd
Lui demi-dieu de la braderie
Quand même
Lui quart de dieu des foires
Aux flashes
Ainsi de s’être laissé choir
A faire le dos rond aplati
Encore
Et dans le four à pétrin
Tripoté des heures
Calmé dans l’or
Ou pire
Même
Retiré de son écharde
Et flagorné sous le sucre
En diamants
Où il tremblait
Sentait se refermer
L’abcès
Qu’il conserve
Et retrouve
Au pied du trône
Ayant pris dimension
De l’univers emprisonné
Si ce n’est dans le cul d’une lionne…
On pourrait dire au moins
Que retenu
On va dire ça
Dans l’intestin d’une poule !
–
Ventripotent de vent
Qu’il se voit bousillé
Dès lors
Engrouillé d’asticots
Trop cuits
Plus que de vers
Et cornichon croqué
Sous les dents
Du réel en vrac
Qu’il aurait pensé fuir
Ou du moins dégueuler
D’horreur
Ou frire
Tout mais
Plutôt que
Finir chatouillé
Si couard
A repousser de l’annulaire
Peureux
Encore le poil
De cet autre à jeter
Abominé
Et bas
Qu’il aurait su comment
Lui
Ereinter
C’est sûr
Lui Cyrano nouveau
De ce siècle en colique !
Aurait eu le torse
Au couchant
Ça va sans dire !
Le cheveu fou
Qui frise
Et rue !
Et la strophe à la clope !
Il faut bien ça
Il aurait tant voulu
Enflammer l’horizon
Jusqu’à l’aurore !
Loup devenir
Loin de ses beaux quartiers !
Et bout des doigts sentir
A vraiment peu de s’élancer
N’ayons pas peur des mots…
Un poème Molotov !
–
Couperet fait l’oiseau tranchant
Pour clore :
« Poète-cigogne
Toi qui
Ton nid
As
Haut
Et te prévaux d’encanailler
Un grand cortège
Tu n’as jamais rien fait mon pauvre
Enfin
Là-haut…
Tu le sais mieux que moi…
Je te le redis vulgairement
Et platement un peu j’avoue…
Que faire la pute ! »
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