Poésie – Laurent Bouisset

Natalie Reis Animalism Cannibalism Acrylique sur toile, 2011  183 cm x 245 cm  http://www.galerietroispoints.qc.ca/artistes/natalie-reis/
Natalie Reis, Animalism Cannibalism, Acrylique sur toile, 2011, 183 cm x 245 cm
http://www.galerietroispoints.qc.ca/artistes/natalie-reis/





Les bien en groupe



Pas tant que tristesse
Il nous faille
Et à tout prix

Exiger par ailleurs
Pour cela
Forte somme !

Mais que la voie du vrai
Implique que
L’oiseau rapporte encore
Du loin
Un redevenir seul

On voit Marseille en feu s’ouvrir

Fête à la coriandre
Et l’on trinque

À la santé d’avoir reçu
Pétales d’amour semblables

À des bouts de tulipes impures

Bien mal
Et mille fois
Léchées
Déjà

Cou de bec à tout ça bien sûr !

Oiseau l’a vu qu’on n’avait rien à faire
De ces lumières

Que la mine où l’on œuvre
Est pliée dans la côte amère
Et basse

Où gratter
L’on se doit

Le smoking en lambeaux des jours

Qu’aux yeux des passants
Pète et pue
La gangrène affamée
Et tue !

Oui mais une Daurade
Après Malmousque
Est allée s’endormir sous le fenouil

Oui mais humer on peut
La pêche de sardines
Sur le grill
alléchantes

Casser la gueule au vrai
Et moquer la révolte

Et l’on aurait
Ronde de cancanants
Autour
De suite

L’œil rafraîchi et le profil
Un peu moins il est vrai
De chien crevé

Si l’on louait sans rechigner
Comme d’autres

Comme les bien en groupe

Le poème enthousiaste
Aéré
Et si frais

Que va
Vaporisant
Ce poète en chemise à la terrasse
Hilare et beau

Qui lui sait s’envoyer
Grands pastagas sur Martini !

Faire feu de tapenade encanaillée !
Très grands éloges !
Et d’odes à l’ail !

Un rien de trop
Il fait
Seulement

C’est l’oiseau qui l’a vu

Pour ne pas laisser remonter
Sous les fleurs
Et la crème

L’odeur de boue
De son âme empesée
A force

Après le dernier verre

Et sa putain des cieux
Sous le bras
Lourd

Lui demi-dieu de la braderie
Quand même

Lui quart de dieu des foires
Aux flashes

Ainsi de s’être laissé choir
A faire le dos rond aplati
Encore

Et dans le four à pétrin
Tripoté des heures

Calmé dans l’or
Ou pire
Même

Retiré de son écharde

Et flagorné sous le sucre
En diamants
Où il tremblait

Sentait se refermer
L’abcès
Qu’il conserve
Et retrouve

Au pied du trône

Ayant pris dimension
De l’univers emprisonné

Si ce n’est dans le cul d’une lionne…

On pourrait dire au moins
Que retenu

On va dire ça

Dans l’intestin d’une poule !

Ventripotent de vent
Qu’il se voit bousillé
Dès lors

Engrouillé d’asticots
Trop cuits
Plus que de vers

Et cornichon croqué
Sous les dents
Du réel en vrac

Qu’il aurait pensé fuir

Ou du moins dégueuler
D’horreur
Ou frire

Tout mais
Plutôt que
Finir chatouillé
Si couard

A repousser de l’annulaire
Peureux
Encore le poil

De cet autre à jeter
Abominé
Et bas

Qu’il aurait su comment
Lui
Ereinter
C’est sûr

Lui Cyrano nouveau
De ce siècle en colique !

Aurait eu le torse
Au couchant
Ça va sans dire !

Le cheveu fou
Qui frise
Et rue !

Et la strophe à la clope !
Il faut bien ça

Il aurait tant voulu
Enflammer l’horizon
Jusqu’à l’aurore !

Loup devenir
Loin de ses beaux quartiers !

Et bout des doigts sentir
A vraiment peu de s’élancer

N’ayons pas peur des mots…

Un poème Molotov !

Couperet fait l’oiseau tranchant

Pour clore :

« Poète-cigogne

Toi qui
Ton nid
As
Haut

Et te prévaux d’encanailler
Un grand cortège

Tu n’as jamais rien fait mon pauvre
Enfin
Là-haut…

Tu le sais mieux que moi…

Je te le redis vulgairement
Et platement un peu j’avoue…

Que faire la pute ! »








Son blog collectif: ICI

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