un vidéo et pleurer et enlever ce mot de notre voix trop facile trop enfant trop un mot qui ne nous ressemble pas
et répondre au devoir
et un vidéo pour combler
l’absence
et peut-être un tape aussi et penser à appuyer dessus
et ce qu’on en dira et le mal qu’on pensera et la douleur plus forte encore et encore et rien d’autre
et répondre au devoir
et torcher le salon
et croire qu’on n’a pas fait ça pour rien et que ça va passer puis plus rien
et la brûlure encore sur tes seins
ne sais plus quoi penser ni qui croire ni ce qu’il faut dire en de pareilles circonstances et cacher ce qui reste ce qu’on essaie d’oublier ton visage je veux voir ton visage
on ne dit pas adieu
on n’y arrivera pas
tu as dit c’est injuste on me parle d’une justice de la seule et unique et c’est vrai qu’elle est sale la beauté disparaît tu as fait ce que t’as pu et on te regardait sans savoir te faire rire essayer pour ne pas en parler ne pas avoir peur repousser le moment le dire ne pas oser le dire
mais dites-moi comment
il faut dire au revoir
répéter à demain
comme on fait une prière
quand on ne croit pas en Dieu
je ne suis plus capable de te faire rire ce soir je craque je sais que tu pleures pour dix mille d’entre nous
je ne sais plus ni écrire ni panser la blessure ni écouter du beat de plote en pensant à toi
et me dire que c’est ça le début de l’histoire qu’on en fera un film et qu’on pourra rêver encore à toi encore et faire d’autres enfants et leur parler de toi et leur donner ton nom c’est ce qu’il restera
je n’ai pas les bons mots la tête ne veut pas suivre le ventre est un coin froid
qui m’avale
qui me dit
de passer de répondre au besoin de passer à autre chose de passer mon chemin de passer par-dessus de passer que ça va bien finir par passer