Poésie – Sandrine Davin

Sean Penlington, Dead arm, huile sur toile, 120 cm X 120 cm, 2011
Sean Penlington, Dead arm, huile sur toile, 120 cm X 120 cm, 2011







Désert humanoïde


Il est 8h16.
Le goudron pleure ses dernières larmes
De chaleur.
Des carcasses humaines fleurissent
Le bord de la route. Enfin,
Ce qu’il en reste …
Le ciel n’existe plus, seul le soleil
Est maître de l’univers.

Le règne minéral a fermé les yeux
Pour laisser sa place au désert.
Les herbes folles sont mortes, sans
Rien dire.
Les arbres dégénérés dans un coin,
Un peu plus loin.

Il est 8h19.
C’est la fin.
Plus de goudron, d’herbe folle, ni
D’arbre.
Les carcasses font les beaux jours, à la
Seule vie humaine, les vautours …





D’un bloc


Des hommes,
Ou plutôt ce qu’il en reste …
Des bouts de chair
Aux allures rafistolées.
Ternis par l’usure
Des ans :
Le magma en fusion,
N’est plus que fiction.
Mais comment c’était
Avant ?
C’était des bouts
De rien
Qui, alignés
Formaient un tout,
Un toit.
Il n’y avait pas de fin.
Des murmures désarticulés
S’accrochaient aux oreilles.
Pas d’identité,
Des regards anesthésiés.

Des hommes
Ou plutôt ce qu’il en reste …
Des bouts de chair
Déambulant sur un bout de terre.




A pas de velours


Le cendrier en point de mire
Et les bouteilles en ligne de fuite.
Voilà ce qu’il reste, quelques miettes …
Sous la courbure de la nuit
Les rêves signent leur épilogue.
Au point du jour, il ne reste plus rien.

L’étau se resserre
Il est temps de fermer la porte.

Des traces de sang
Roulent sur le sol.
Le cendrier est cassé,
Les bouteilles dans un coin.
La maison est vide,
La nuit s’est infiltrée à jamais …






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