
Désert humanoïde
Il est 8h16.
Le goudron pleure ses dernières larmes
De chaleur.
Des carcasses humaines fleurissent
Le bord de la route. Enfin,
Ce qu’il en reste …
Le ciel n’existe plus, seul le soleil
Est maître de l’univers.
…
Le règne minéral a fermé les yeux
Pour laisser sa place au désert.
Les herbes folles sont mortes, sans
Rien dire.
Les arbres dégénérés dans un coin,
Un peu plus loin.
…
Il est 8h19.
C’est la fin.
Plus de goudron, d’herbe folle, ni
D’arbre.
Les carcasses font les beaux jours, à la
Seule vie humaine, les vautours …
D’un bloc
Des hommes,
Ou plutôt ce qu’il en reste …
Des bouts de chair
Aux allures rafistolées.
Ternis par l’usure
Des ans :
Le magma en fusion,
N’est plus que fiction.
Mais comment c’était
Avant ?
C’était des bouts
De rien
Qui, alignés
Formaient un tout,
Un toit.
Il n’y avait pas de fin.
Des murmures désarticulés
S’accrochaient aux oreilles.
Pas d’identité,
Des regards anesthésiés.
…
Des hommes
Ou plutôt ce qu’il en reste …
Des bouts de chair
Déambulant sur un bout de terre.
A pas de velours
Le cendrier en point de mire
Et les bouteilles en ligne de fuite.
Voilà ce qu’il reste, quelques miettes …
Sous la courbure de la nuit
Les rêves signent leur épilogue.
Au point du jour, il ne reste plus rien.
…
L’étau se resserre
Il est temps de fermer la porte.
…
Des traces de sang
Roulent sur le sol.
Le cendrier est cassé,
Les bouteilles dans un coin.
La maison est vide,
La nuit s’est infiltrée à jamais …