C’qui reste dans mon frigo
Un crête d’œufs à’ veille de passer date
des œufs bio pourtant;
du céleri plein d’terre
aussi mou qu’elle;
d’la soupe Linton – oui, Linton
de mon amie maman
dans des bols fondants réfrigérés;
un reste d’amour pour toi
même pas de toi
dans un contenant compostable –
J’devrais aussi y mettre la chaudière de vomi
sur mon chemin vers la bol –
Amour, amour
de moi il faut bien
en ces journées de draps sales
de terre entre les doigts pas d’pogne
la seule grip c’est l’agrafeuse qui l’a
une broche dans mon coin supérieur gauche
question de transpercer mon p’tit cœur en carton
de le fixer du même coup –
Mon cell vibre
c’est le glas
c’est le bureau.
« Les œufs pourris m’attendent
6 par 6 devant mon clavier
à mon retour »
Mon cell vibre est-ce
la cuisine
mon appli sur la fraicheur des aliments du frigo
sur ma fragilité
faut j’me lève faut j’aille retourner
mon fond de vérité
toi pis moi ça passe pus
j’pogne ma terre pis ma moisissure
j’me déracine du lit
pour un départ de linge mou
une brassée en forme de fille
sur le plancher entre la chambre et la cuisine
Amour, amour
un coup d’broche entre les deux yeux
sur une fille à terre ça se fait pus
mais tout le frigo est à toi
si tu veux.
Boum
boumboum.