Duo Camaro c’est d’abord deux bons amis. C’est aussi de redoutables improvisateurs. Si tu ne les connais pas encore, il faut que tu saches que le groupe est composé d’Alexandre Dostie à la voix et de Pierre Brouillette-Hamelin aux instruments. Ça s’adonne qu’ils sortent une compilation comportant 5 titres qu’ils ont enregistrés live pendant 3 années de tournée à travers le Québec. Si t’es chanceux, tu vas entendre ton « Je t’aime Pierre » que t’avais crié à Saint-Georges de Beauce. Bref, on te dit tout ça parce qu’ils lancent leur album le vendredi 9 août sur un toit du centre-ville de Trois-Rivières.
Tu y liras, entre autres choses, que « l’entrée se fait par la grille qui donne dans la ruelle à côté du 115 sur la rue St-Antoine (sul side du Bravo) ». Des shows de même ça promet! Y’a aussi la compilation qui sera disponible gratis sur www.duocamaro.bandcamp.com le soir du lancement.
Poème sale est fier de te présenter en EXCLUSIVITÉ une piste de l’album, la toune «Doberman».
On te laisse sur un extrait du texte « Ruralité Thrash » que Mathieu Arsenault avait écrit pour le numéro « La région nos portes » de la revue Liberté.
« Ils sont deux sur scène, Pierre Brouillette-Hamelin à la guitare, présence discrète, et Alexandre Dostie au micro, casquette de chasseur, moustache de garagiste, jeans déchirés, t-shirt de la sérieJackass aux manches coupées. guitare et voix, rien d’autre. L’atmosphère s’installe petit à petit : riff hypnotique qui rappelle les Doors, et regard intense de Dostie, perdu vers le fond de la salle, concentré comme peu de poètes en sont capables. Ce que nous nous apprêtons à entendre,sur cette scène du Café Chaos où ils performent ce soir-là dans le cadre du Off-Festival international de littérature 2011, sera entièrement improvisé. Dostie a tout au plus un canevas, une esquisse. Une fois la musique bien installée, il commence :
« Par une nuite polaris, à cheval sur un ski-doo ; la bête est midnight blue, pis l’Univers avec. Y a des étoiles partout, le ciel est bas, pis la fille qui te tientle chest a des mitaines grosses comme tes bras… Est belle. A doit sentir ce que sent l’bonheur. A s’appelle Carmen, mais toi tu l’appelles… mon cœur. Mon cœur a les mains sur ton cœur dans une nuite polaris, en fuite sur un lot d’la Domtar… »
Le public est fasciné, happé par l’extraordinaire cohésion de la musique, du flot de Dostie et de cette trajectoire effrénée de la moto- neige en pleine nuit sur un sentier non balisé, attendant l’accident ou la scène de baise torride vers laquelle l’histoire se dirige inévitablement, car la performance, à peine commencée, est déjà si intense qu’elle ne pourra se terminer qu’en explosion de sang, de sexe ou d’essence. Le Duo Camaro est sur scène, le Duo Camaro owne la place. »
Mathieu Arsenault, « Ruralité thrash », Liberté, vol. 53, n° 3, (295) 2012, p. 38-47.