Assoiffé
et lorsque je suis forcé
de boire tes paroles
rumeurs acides
embuées de silences
du verre brisé
s’écoule en moi
tes adieux impensables
me défoncent le crâne
asphalté d’ennui
et me déchirent la peau
à l’intérieur rien ne survit
ni sentiment ni envie
mes peurs et mes sueurs
blotties dans le creux de l’épaule
d’une ville asthmatique
se liquéfient d’un coup
larmes luisantes
et impuissantes
de par l’envers du bon sens
photocopie d’un miroir
je ressusciterai
entre tes cuisses
un visage sans rivage
une âme sans corps
défendant effilé
l’injustice galopante
comme une île
de grains de sable
émouvants
élus par obsession
triés parmi les autres sujets
qui dorment sans verbes
somnambule semence perdue
confondue en poussière d’espoir
malheureuse parmi les constellations
de génies enfermés dans des bouteilles de rhum
zigzagantes fumées le long des murs
frôlant une somme d’oreilles indiscrètes
et chatouillant des lèvres débordantes
de mensonges moissonnés
battus en neige artificielle
dont on les a gavées
de force et sans raison
me revoici
à peine debout
mais grandi
mes tripes saignent
je crayonne des traces
sur la plage des souvenirs
remplie de corps brulés
étendus presque morts
cordés alignés recensés
mais qui gigotent encore
dansent le disco latéral
pages d’agenda flétries
personnages dans la marge
seules raisons pour laquelle
ils ne seront totalement oubliés
j’ai mal
je meurs
mais d’espérances aveugles
je n’aurai plus soif