nous écrirons toujours
des mauvais poèmes
que personne ne voudra
publier
mais nous les défendrons
tout de même
en disant
qu’ils sont
trop lourds de sens
pour leur subvention
*
après chacune de tes bouchées
je te dirai
que tu es jolie
autant de fois
que de calories regrettées
les immenses
piles de vaisselle
sont témoins
du quotidien
qui nous affecte
à demi entre le vide
et le comptoir
nous écoutons le bruit
des ustensiles qui
grugent la porcelaine
*
tu sors te rouler une clope
et je tourne trois fois ma langue dans ma bouche
pour ne pas te conter l’affreuse traitrise
des nuits froides où l’on dort seul
*
on focus tu sur mon ostie de dernier poème
avant qu’i soit trop tard
pis que j’sois trop chaud
pour pas faire de fautes