Poésie – Jean-François Nadeau

OURAGAN OUTANG


Nous attendons que l’angoisse passe

Couchés sur des tapis durs

Dans un gymnase à l’abandon

L’ouragan au prénom unisexe

A lancé toutes nos cartes

Avec l’arrogance d’un 52 ramasse

Méga-drame commun

Les gens se parlent fluide

Poussent le même gros char dans la neige

Sanglots et magie

Pendant que je ne peux m’arrêter

Pendant que je ne peux m’arrêter

Pendant que je ne peux m’arrêter de caresser du regard la ligne jaune du terrazo

Celle qui forme la bouteille au basket

Et de rêver d’y en sortir un génie, un leader, un prophète

Un quelconque p’tit Paul Power capable de dire tout haut

De faire sortir le vote

D’enfiler des bottes

De transformer la trace du viol en domesticable oiseau

Parce que notre groupe en est un d’exception

Babylone en plus concentré encore

Il y a entre autres je le jure

Juste là dans le coin des espaliers

Autour d’un feu de signets funéraires

Une prof de yoga despote

Un brigadier qui a vu l’Asie

Un écolo qui fourre pas de capotes

Une intellectuelle de rivière Moisie

Un franciscain collectionneur de dashs

Une Bengali qui fredonne Johnny Cash

Et même un Français sans orgueil

Pas pâmé sur les écureuils

Assis sur mon medecine ball

Je brûle pour les hélicoptères

Bientôt ils nous ferreront comme des achigans à petites bouches

Avec leurs câbles et leurs soldats qu’on croyait pas si blods

Et au-dessus du paysage désolé nous apercevrons

Les germes d’un possible fou

Et tels de minuscules singes aux airs de rats

Nous sucerons le nectar des baobabs

Nous courrons avec nos dix cents au dep

Sans se sentir coupab

 

Nous débattrons de tout

Têtant nos fun dips

Effouerrés sur des chaînes de trottoirs frais faites

Non pas de la mort des mercantiles

Ou de la fatigue l’hostile

Toujours des hommes introuvables

Et des femmes impossibles

Toujours des fourrures

Et tellement de miroirs

Mais des embryons de fête

De recommencement débile

De l’utopie contradictoire

Des idées qui tombent pile

Sur des diachylons noirs

Et naîtront

Des pantoufles pour Achille

Des gadgets notoires

Des Ariane sans fil

Des ciné-parcs de répertoire

Le franciscain collectionneur de dashs marche vers moi

D’un pas calme ou écoeuré

Je vous entends penser dit-il de sa voix de N.A.S.C.A.R sur le break à bras

Cesse ton flot d’esthète et caresse les cheveux de ta fille qui dort

Le vent t’a-t-il aussi fait placarder ton âme

Pour autant souffler sur nos têtes en flammes

Range ton esprit dans le tiroir des objets perdus

Là seulement tu pourras rêver du jour con dont tu parles

Plus que jamais tu es poussière que dis-je neutrino

Sois ce vide courageux qui observe

Mais frémis

Libère cet ennemi

Du cachot de ta verve

Et le voilà qui repart de reculons

Avec mes yeux dans les mains

Et le frisson chaud du gars puni

Me shake la statue

C’est vrai

J’ai peur

À en devenir

Dingue

Après avoir bien marqué ce qui nous distingue

Voyons donc ce qui nous unit

           

 

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