OURAGAN OUTANG
Nous attendons que l’angoisse passe
Couchés sur des tapis durs
Dans un gymnase à l’abandon
L’ouragan au prénom unisexe
A lancé toutes nos cartes
Avec l’arrogance d’un 52 ramasse
Méga-drame commun
Les gens se parlent fluide
Poussent le même gros char dans la neige
Sanglots et magie
Pendant que je ne peux m’arrêter
Pendant que je ne peux m’arrêter
Pendant que je ne peux m’arrêter de caresser du regard la ligne jaune du terrazo
Celle qui forme la bouteille au basket
Et de rêver d’y en sortir un génie, un leader, un prophète
Un quelconque p’tit Paul Power capable de dire tout haut
De faire sortir le vote
D’enfiler des bottes
De transformer la trace du viol en domesticable oiseau
Parce que notre groupe en est un d’exception
Babylone en plus concentré encore
Il y a entre autres je le jure
Juste là dans le coin des espaliers
Autour d’un feu de signets funéraires
Une prof de yoga despote
Un brigadier qui a vu l’Asie
Un écolo qui fourre pas de capotes
Une intellectuelle de rivière Moisie
Un franciscain collectionneur de dashs
Une Bengali qui fredonne Johnny Cash
Et même un Français sans orgueil
Pas pâmé sur les écureuils
Assis sur mon medecine ball
Je brûle pour les hélicoptères
Bientôt ils nous ferreront comme des achigans à petites bouches
Avec leurs câbles et leurs soldats qu’on croyait pas si blods
Et au-dessus du paysage désolé nous apercevrons
Les germes d’un possible fou
Et tels de minuscules singes aux airs de rats
Nous sucerons le nectar des baobabs
Nous courrons avec nos dix cents au dep
Sans se sentir coupab
Nous débattrons de tout
Têtant nos fun dips
Effouerrés sur des chaînes de trottoirs frais faites
Non pas de la mort des mercantiles
Ou de la fatigue l’hostile
Toujours des hommes introuvables
Et des femmes impossibles
Toujours des fourrures
Et tellement de miroirs
Mais des embryons de fête
De recommencement débile
De l’utopie contradictoire
Des idées qui tombent pile
Sur des diachylons noirs
Et naîtront
Des pantoufles pour Achille
Des gadgets notoires
Des Ariane sans fil
Des ciné-parcs de répertoire
Le franciscain collectionneur de dashs marche vers moi
D’un pas calme ou écoeuré
Je vous entends penser dit-il de sa voix de N.A.S.C.A.R sur le break à bras
Cesse ton flot d’esthète et caresse les cheveux de ta fille qui dort
Le vent t’a-t-il aussi fait placarder ton âme
Pour autant souffler sur nos têtes en flammes
Range ton esprit dans le tiroir des objets perdus
Là seulement tu pourras rêver du jour con dont tu parles
Plus que jamais tu es poussière que dis-je neutrino
Sois ce vide courageux qui observe
Mais frémis
Libère cet ennemi
Du cachot de ta verve
Et le voilà qui repart de reculons
Avec mes yeux dans les mains
Et le frisson chaud du gars puni
Me shake la statue
C’est vrai
J’ai peur
À en devenir
Dingue
Après avoir bien marqué ce qui nous distingue
Voyons donc ce qui nous unit