Entrevue – Ma Mère Était Hipster

C’est mercredi, on a des grosses nouvelles de Ma Mère Était Hipster.






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Comment décrirais-tu la mission de Ma Mère Était Hipster?


Avant tout, faire connaître la culture émergente. Ce dont on parle moins dans les médias, ce qui passe sous le radar. Je suis intéressée par les événements qui sortent de l’ordinaire, la musique qui t’amène ailleurs, les bouquins qui dérangent/bousculent/. L’intérêt est de parler des créateurs, de leurs idées et donner envie aux gens de s’intéresser à leurs créations. La posture du blogue est aussi de permettre à des gens qui ne viennent pas d’un milieu artistique précis, de pouvoir tout de même écrire sur un domaine dans lequel ils ne sont pas nécessairement experts. T’as envie d’écrire sur le théâtre, mais tu n’as pas étudié dans le domaine? Pas grave. Ton avis, on veut aussi l’avoir. Je ne dis pas par là qu’il ne faut pas de discours d’experts, au contraire! Mais sur le blogue, la posture est l’expérimentation. Et aussi, ce sont plutôt des récits impressionnistes. Le « je » a le droit d’embarquer.




Quelle est la genèse du projet? Une soirée arrosée? Un défi? Un sentiment de manque?


J’étais anciennement libraire/disquaire/commis aux magazines et bref, je me débrouillais pas mal dans toutes les sections, et ce dans deux magasins de produits culturels pour un total de presque… 7 ans?. Une fois que j’ai quitté le milieu, je m’ennuyais du contact avec le client, de suggérer tel ou tel disque, livre, revue et je me suis dit: pourquoi ne pas partir mon petit truc à moi où, bien humblement, je suggérerais des trucs chouettes que j’aime. Et surtout pour écrire. J’arrive difficilement à concevoir une journée sans écrire. Ça va sonner ultra cliché, mais c’est vital. J’écris pas, je feeles pas, j’en ai besoin.

Donc, j’ai parti le blogue en 2009, aussi pour me désennuyer, et pour avoir un projet à moi, pas quelque chose lié à mon travail professionnel qui est aussi dans le milieu culturel. Bref, je l’ai lancé sans idée précise, au fil des coups de coeur, simplement comme ça. Je n’avais aucune idée où ça me mènerait, je l’ai toujours fait pour le plaisir d’écrire.




Pourquoi un blogue/web? Qu’apporte-t-il au milieu culturel que le papier, la télé et la radio n’apportent pas?


J’ai toujours eu des blogues. Plus ou moins de façon assidue, j’en ai débuté, j’en ai délaissé, j’en ai en banque: le blogue est un lieu d’évasion. C’est une liberté totale. Je peux écrire ce que je veux, quand je veux, d’où je veux. La longueur de texte que je veux. Je me sens libre sur cette plateforme. Et je sais, il y a des tonnes de blogues. Pourquoi un de plus? Je ne sais pas. Comme je l’ai parti au hasard des envies et par simple besoin de partage, la question était plutôt simple et technique: plateforme instantanément disponible, gratuite, mise en page facile, publication instantanée aussi.

Pour ce qui est de sa place dans le « paysage culturel », j’ai été moi-même surprise de l’engouement autour du site. J’ai d’abord vu un changement majeur en passant de blogger.com à wordpress.com. Le modèle de blogue était beaucoup plus « pro » si on peut dire, et on dirait que le design léché a fait que les gens l’ont pris plus au sérieux. Et c’est aussi parce qu’une première personne, Valérie Grig – que je remercie d’ailleurs grandement – m’a proposé de couvrir du théâtre. Elle était tombée sur mon blogue, je ne sais pas comment et elle m’a envoyé une proposition. J’avoue que je n’avais pas nécessairement pensé par moi-même à la possibilité de pouvoir couvrir des événements culturels en ayant un blogue, et voilà que ça m’arrivait. Étant curieuse de nature et assez fonceuse, j’ai dit: go! Je le fais. Et le nombre de propositions a augmenté doucement, pour en venir à être quotidiennes. Le blogue a donc fait doucement sa place, vraiment par hasard, parce que les gens ont eu envie de me suivre – je parle au « je » parce que j’étais seule pendant 3 ans. Les commentaires qui revenaient souvent: honnêteté, transparence, intégrité, rafraîchissant. C’est pour ces raisons, me dit-on, que les gens ont eu envie de suivre le blogue. Maintenant, se rajoute le fait que ça bouge beaucoup, étant donné que nous sommes maintenant 8 à y écrire. Ça amène une variété et une différence de tons qui est intéressante.




Peux-tu résumer le milieu culturel québécois en trois points?


1) petit = tout le monde se connaît, c’est parfois incestueux, mais aussi solidaire
2) parfois répétitif = recevoir le même intervenant dans 3 émissions (radio télé) différentes, ça amène quoi? donnons la parole à de nouvelles têtes!
3) actif, coloré = il se passe de maudites belles affaires ici…




Pourquoi le nom MMÉH?


«La» grande question. Le nom m’est apparu comme ça. Je réfléchissais au blogue, à la forme qu’il allait prendre, sans trop me casser la tête et je pensais beaucoup à mes parents, à la passion pour la culture qu’ils m’ont passée. Et il m’est venu à l’esprit, dans une réflexion réellement triviale en fouinant dans le vieux linge de ma mère, que, côté vestimentaire, elle était définitivement hipster. Pas réellement, étant donné que le mot « hipster » tel qu’on l’entend prend tout son sens dans notre époque par ses références, justement, pigées à travers différentes vagues sociales et culturelles. Mais bref, j’ai trouvé la réflexion drôle, et le nom m’est resté en tête. Je le retournais dans tous les sens et il demeurait toujours là, efficace, simple. Je l’ai gardé. Et ça tombe bien, les gens aiment vraiment ça! Et l’appellation « ma mère » est franchement sympa je dois dire.




Le projet culturel/artistique que tu surveilles de près?


Dans le sens large comme le projet artistique en général, la vie artistique, ou le projet dans le sens du blogue ; dans un cas comme dans l’autre, en tous cas, oui! Je veux tout savoir sur ce qui se passe, et l’un et l’autre sont intimement liés. Ce qui se passe à Montréal nourrit le blogue et inversement, le blogue nourrit la réflexion sur le projet culturel en général. Du moins, j’espère! Et le blogue, je le tiens à jour, je vérifie toujours à ce que tout soit bien en place, que les collègues blogueurs soient contents, qu’ils aient du plaisir – avant tout! – à travailler avec moi. Et que le blogue soit bien fait, qu’il soit de qualité. Ceux qui me connaissent savent que je suis réellement exigeante. Avec moi-même d’abord. Je ne veux pas que le blogue soit parfait, ça n’existe pas selon moi cette notion, mais je veux qu’il soit solide, que les gens trouvent là quelque chose de concret, de pertinent. Je vois ça comme ça.

Je n’arrive pas à suivre un seul artiste/groupe/collectif, je suis folle de culture et j’ai besoin, quotidiennement, de découvrir des nouveautés, des trucs originaux, de savoir tout ce qui se passe à Montréal (et ailleurs!). C’est vraiment une passion pour moi, je ne peux passer une journée sans fouiller pour trouver quelque chose de chouette qui va me transporter.


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