Le blues de novembre
la peau tombe des arbres
le monde des buildings
dehors y mouille encore de la cendre
et j’essaie de m’étendre
à l’aise dans mon cercueil
de pas fendre les couvertes
l’écorce le joint le plâtre mon corps
en bouillotte
en papillote
de plomb
à moitié vide le verre
le vers le fond
carotte, choux, patate, oignon
Soupe Opéra braillard
le gracieux chant de la trace de break
le jour et la nuit se la joue black velvet
le ciel tient avec du tape
mon chat de fantex
laisse tourner le moteur
c’est lui qui drive
à soir
il va me coucher dans le poêle
c’est laite même quand y fait beau
les forêts de combines
les soleils de calorifère
le cul raide comme un conifère
le goût de brûler mon salon
de sniffer du gaz
comme on boit du lait
je me sens comme un téléthon
l’humeur fraîche d’une canne de thon
le coeur en guimauve
l’âme en rediffusion
à la prochaine pub
ce sera encore plus long
à la prochaine pause
je me réchaufferai la face
dans la souffleuse du gars d’en face
c’est le temps des cols roulés
la saison des nœuds coulants
c’est le temps de s’habiller chaudement
c’est le temps de se geler
pour passer le temps