J’ai fait de la confiture de toi
Tes mains font la grasse matinée sur ma face
Ton sperme dessine des nuages comme de la gouache
On se tient les mains serrées comme les lacets de tes souliers
J’ai mis ton cœur dans un étui pour pas l’abimer.
J’ai mis ton âme sous l’oreiller.
Je voulais pas t’éclabousser avec mes mots
Alors je me suis caché la bouche avant de parler
J’avais peur que tu vois mes lèvres
Que tu devines ce que j’essayais de te cacher
T’as même pas essayé de deviner.
Pis jamais, des fois, la plupart du temps
J’ai pas fini mes phrases pour te laisser les continuer
Dans ton esprit qui s’exprime pas fort, qui s’exprime une fois de temps en temps pas trop souvent
Alors j’ai aucune idée comment mes phrases se terminent dans tes pensées
J’aurais peut-être pas dû les commencer.
Une fois j’ai pas eu le choix de te voler des bas pour te dire que j’avais froid
Je t’ai demandé si ton gland en voulait aussi
Tu m’as dit non, t’as hoché la tête, t’as pas compris
Tu m’as regardé comme un gars qui en revient pas
Tu m’as pas trouvé très polie.
Et puis moi j’avais toujours froid.
Donc pour déjeuner je t’ai cuisiné des petits pois
Je pensais que tu trouverais ça drôle
Des petits trucs verts, des petits trucs ronds
Des trucs qui éclatent dans la bouche
Comme moi.
J’ai pris tes mains en saucissons et
tu m’as demandé si je préférais mieux medium ou rare
Je t’ai dis que tu parlais trop de sexe
Tu m’as prise en cuillère
On a fait l’amour-ustensil, à fourchette sur ton couteau
POÈME SALE 