Poème sale a demandé à 52 auteurs d’écrire sous l’influence du bavardage. Lisez leurs textes du 1er au 28 février 2013. Retrouvez les textes publiés antérieurement dans notre Table des matières
RÉSIDU
flamme arme fleur massacre ma parole pour moins paraître et être un peu plus là avec du monde qui se démode magnifique dans le besoin intact d’aimer tout bêtement serval fourrure jaune en dehors des mots en amont du souffle jusqu’en aval en aval des lèvres
grenade au cœur l’horloge les années météores les rencontres nécessaires les hasards nos rares trésors enterrés avec soin dans la cour arrière nos jardins clandestins ces fades artifices venus nous éclairer le sentier du retour fuir en flânant nos bras ballants nos poings baumés
l’humanité les océans les ordures ordinaires vient le vent son vin violent avec ses merles mauve janvier tombés à nos pieds toutes les gueules joyeuses de la galerie des parvenus si bien entretenues comme autant d’anus se succédant au-dessus d’une chiotte oubliée idle no more
tant de clichés pour soigner l’hygiène sociale gravures pop foutaise et commentaires insipides à caractères indéniablement sexuels vouloir avoir vingt ans toute sa vie c’est avouer qu’on ne les a jamais pleinement eus
l’œil l’or la fraternelle la convulsion de la chair la complice levée aux petites heures prête à préparer les jours calmes et sans regrets nos pépites d’espoir méritent d’être polies en attendant la prochaine exaction
comme quoi l’amour est le plus pur des Résidus quand il ne reste plus que les frissons la fournaise des passions permet à la vie d’apparence morne de reprendre ses couleurs fauve astrale et tous ces visages désespérés qui chialent contre leur condition ne dégoûtent plus personne
Danny Plourde écrit pour éviter de dormir tranquille. Il déteste vendre sa salade, surtout dans un contexte low-profile.