Poésie – Nathaël Molaison

Marilyn

Tu dis que ma bouche sur ton sexe ce serait une toile impressionniste la peinture giclerait et des touches de lumière çà et là nous enivreraient tous les deux Tu n’as jamais vu une toile de Delacroix Tu connais Picasso par accident on a dit à ton frère qu’il ressemblait à ça quand son visage a brûlé Il a frappé le gars à coups de poing mais n’a jamais pu ôter le cubisme de son front


Tu m’appelles Marilyn


Tu dis que je suis la plus belle chose qui te soit jamais arrivée tu n’as pas connu grand-chose tu ne connais rien de beau sinon ton visage que tu ne reconnais pas Je sais que je ne suis pas Marilyn ni Monroe ni Manson mais je te laisse parler ça te fait tellement de bien et tu as un sourire et de si belles dents quand tu dis des compliments


Tu dis que j’ai les plus beaux seins et la plus belle vulve mais tu n’as connu aucun autre corps un jourtu verras que je me décompose J’aurai l’air moi aussi d’une peinture de Dalí je serai surréelle tu ne m’en aimeras que plus


Tu dis que quand on fait l’amour c’est comme une fête tu cries comme une colorature mes lèvres te jouent une symphonie


Tu dis que mon baiser est rempli de sucre tu n’as jamais mangé autre chose que du sel tu as soif à chaque coup tu t’arrêtes pour boire parce que je t’assèche


Tu dis que ma voix sonne comme du Chopin mais je ne parle plus je suis peut-être Marilyn aujourd’hui perdue dans l’alcool et la terre




Un autre texte de Nathaël ICI