Poésie – Mélanie Jannard

Janet Werner, Ghostyhat, 2009, huile sur toile, 170 x 129.5 cm.





on s’en sacre
tous les deux mots
la cloche sonne dans le vide
raisonne sur la mezzanine
où on chantait Noël

le mois d’avril sur les oreilles
et la langue
sur mes collants chauds
jusqu’au sang gélatineux

de mon passion flakie

*


je ne gagnerai jamais
au concours de la plus belle
boîte à lunch
le thermos de mes tripes
c’est l’intérieur qui compte

encore plus de chances
si tirée au hasard
j’ai 26 ans personne ne remarque
ni mon assiette
ni les phrases que je m’efforce
de bâtir seule

*

veux-tu sortir avec moi
ou baiser par pur courage
pas de gants
fais exprès

de ne pas faire exprès
as-tu compris?

disséquons l’œil de bœuf
sur l’heure du dîner
c’est une activité spéciale qui s’adresse

aux plus braves d’entre nous

*

gelée comme une balle
qui joue au ping-pong
sur la rue Galt
c’est qu’on vient de me déconcrisser
les dents de sagessse
et je m’effondre
et je l’ignore
une fausse couche de scutigères

dans le transport adapté

*

mes gencives ne saignent plus
comme des mouches
le buzz embarque
on passe à un autre appel
pour entendre sa mère

sur le répondeur

*

un piège à renard à pauvres types
devenus des premiers de classe
comme ils sont beaux

maintenant

leurs bébés leurs maisons
leurs petits chiens
ils mourront tous un jour

moi je me désintègre
entre les murs
et les adultes reviennent
de Cuba ou de l’épicerie






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