Futur,
je dormirai. Il n’y aura plus d’aventure.
Les montagnes seront mortes, la nuit aussi.
Tous les peuples seront réunis en un seul.
Dans de grands espaces tout blanc, très lumineux
des êtres ineffables et sans querelle, tous très beaux
et heureux de ne rien posséder se promèneront,
déclamant ma poésie parmi de jeunes mamans pieds nus
dansant sur le bord des profonds bassins aux noirs reflets.
Doux, leurs enfants près d’elles, superbes, souriront.
Des passerelles s’enfonceront désertées dans la clarté
et le silence de l’aube. A l’entour, des jardins de graviers
pâliront ainsi que des corolles de fleurs embaumées.
Dieu n’existera plus. Mais les cœurs battront fort
quand sous nos yeux encore se dressera le corps
d’arbres somptueux aux fruits mûrs, aux feuilles glacées.
Je dormirai, il n’y aura plus de futur. Et toi debout sur tes bannières,
au bord des tombeaux ouverts tu croiseras l’or des fleurs dardées
et leurs ténèbres blanches.
Quel beau texte ! Une bien belle vision de l’après-nous…